Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire ; on ne rĂ©pond pas Ă  toutes les questions, du moins on ne dit pas n'importe quoi Ă  n'importe qui il y a des vĂ©ritĂ©s qu'il faut manier avec des prĂ©cautions infinies, Ă  travers toutes sortes d'euphĂ©mismes et d'astucieuses pĂ©riphrases ; l'esprit ne se pose sur elles qu'en dĂ©crivant de grands cercles, comme un oiseau. Mais cela est encore peu dire : il y a un Avant-propos 1Le prĂ©sent dossier rĂ©unit quelques-unes des contributions donnĂ©es lors de la sĂ©ance acadĂ©mique organisĂ©e Ă  l’Institut de France Paris le 9 dĂ©cembre 2011, Ă  l’occasion de la publication de l’Anthologie Philosophie et thĂ©ologie 4 tomes achevĂ©e en 2011 aux Ă©ditions du Cerf sous la direction de Philippe Capelle-Dumont, en collaboration avec Jean Greisch et GeneviĂšve HĂ©bert Tome IV, Jean-Christophe Bardout Tome III, Olivier Boulnois Tome II, JĂ©rĂŽme Alexandre Tome I et de 90 auteurs. 2Communication introductive de Philippe Capelle-Dumont. 3Interventions de Marcel GauchetOlivier BoulnoisJean-Christophe BardoutGeneviĂšve HĂ©bertJean-Luc Marion Communication introductive du professeur Philippe Capelle-Dumont 4Permettez-moi de remercier le Professeur François TerrĂ©, prĂ©sident honoraire de l’AcadĂ©mie des sciences morales et politiques, qui a bien voulu former des mots d’accueil gĂ©nĂ©reux et Nicolas-Jean Sed, directeur des Ă©ditions du Cerf dont la grande Maison est, avec la SociĂ©tĂ© francophone de philosophie de la religion, la puissance invitante et organisatrice de la prĂ©sente rĂ©union ; c’est Ă  lui en effet, Ă©galement Ă  Sylvie Mascle, Ă©ditrice au Cerf, que nous devons l’aboutissement Ă©ditorial de notre projet scientifique. Je voudrais donc, Ă  l’un et l’autre, rendre un hommage sincĂšre et leur exprimer au nom des 90 collaborateurs de notre entreprise, toute ma reconnaissance pour leur accompagnement confiant, patient et qualifiĂ©. 5Il me faut non moins rendre Ă  CĂ©sar ce qui est Ă  CĂ©sar en remerciant deux contributeurs distinguĂ©s de notre anthologie qui ont suggĂ©rĂ© l’idĂ©e de cette sĂ©ance acadĂ©mique Mgr Joseph DorĂ©, thĂ©ologien et archevĂȘque Ă©mĂ©rite de Strasbourg ici prĂ©sent, ainsi que Olivier Boulnois. Pour ma part, je formerai le souhait que cette sĂ©ance soit non point une autocĂ©lĂ©bration collective mais, grĂące aux confĂ©renciers qui nous font l’honneur de leur participation, notamment Jean-Luc Marion de l’AcadĂ©mie française et Marcel Gauchet de l’École des hautes Ă©tudes en sciences, l’occasion d’un dĂ©bat sur la place de la relation entre philosophie et thĂ©ologie, historique et actuelle, dans la citĂ© et dans le commerce des idĂ©es contemporaines. 6C’est en 1999 en effet que le projet de cette Anthologie Philosophie-thĂ©ologie est venu Ă  l’idĂ©e. Il est nĂ© en partie d’une frustration, celle de n’avoir pas pu, une annĂ©e auparavant, ce pour des raisons juridiques, publier les trente-cinq pages de textes d’anthologie que j’avais rĂ©unis, que comporte l’Ɠuvre de Heidegger sur le rapport philosophie-thĂ©ologie comme tel. Mais surtout, cette entreprise Ă©ditoriale est la rĂ©ponse lointaine aux sollicitations qui m’avaient Ă©tĂ© adressĂ©es d’un cĂŽtĂ© par Henri Birault, au dĂ©but des annĂ©es 1980, d’explorer la question des rapports entre la philosophie et la thĂ©ologie chez Heidegger, et d’autre part au dĂ©but des annĂ©es 1990, par les deux facultĂ©s de philosophie et de thĂ©ologie de l’Institut catholique de Paris, d’inventer un cours, qui n’existait alors point en effet, sur La relation philosophie et thĂ©ologie ». Ces deux appels venus d’horizons bien diffĂ©rents, m’ont permis d’approfondir dans une perspective systĂ©matique, une question qui ne pouvait pas concerner seulement la thĂ©ologie ni mĂȘme seulement le christianisme historique, mais devait avoir quelque rapport avec la constitution historique de la pensĂ©e occidentale. Tel est en effet l’objet principal des quatre tomes qui nous rĂ©unissent attester, piĂšces en main, non pas seulement de la permanence de la relation philosophie-thĂ©ologie dans l’histoire des idĂ©es occidentales, ce qui est dĂ©jĂ  beaucoup, mais surtout de la force inspiratrice de cette relation dans la constitution mĂȘme de cette histoire. 7Dans les annĂ©es qui suivirent, entre 2001 et 2003, j’ai tenu deux sĂ©minaires sur la mĂ©thodologie exigĂ©e par le projet et ses objets, aboutissant finalement pour chaque notice Ă  une composition tripartite une prĂ©sentation de l’auteur ou d’un groupe d’auteurs, puis un choix de textes significatifs, si possible proche de l’exhaustivitĂ© et, enfin, une bibliographie circonstanciĂ©e. C’est fort de cette premiĂšre structure que nous nous sommes mis Ă  la tĂąche dans une opĂ©ration collective qui ne devait, Ă  mes yeux alors pleins de candeur, ne s’étendre que sur 5 annĂ©es. En rĂ©alitĂ©, plus du double aura Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour aboutir dans un labeur de folie autant que de raison. 8Les quatre tomes de l’ouvrage correspondent aux quatre grandes pĂ©riodes historiques classiquement distinguĂ©es ; antique, mĂ©diĂ©vale, moderne et contemporaine. Au vrai, ces distinctions classiques laissaient ouvertes la question des porositĂ©s thĂ©matiques et textuelles. Ce sont donc des choix dĂ©libĂ©rĂ©s de dĂ©limitations qu’il nous a fallu assumer, en commençant le premier Tome avec Platon et en l’achevant avec Jean DamascĂšne ; en commençant le second avec le moment byzantin et en l’achevant avec GrĂ©goire et de Rimini et Pierre d’Ailly ; en commençant le tome III avec Luther, Calvin et Erasme, et en l’achevant avec Nietzsche. Il paraissait d’emblĂ©e plus obvie de commencer le Tome IV avec Pierce, James et Husserl, un peu moins de l’achever, ce qui pourtant fut dĂ©cidĂ©, avec deux auteurs toujours vivants, Habermas et JĂŒngel. 9Parmi les recensions dĂ©jĂ  commises sur ces diffĂ©rents tomes, j’ai pu lire le regret que n’ait pas Ă©tĂ© intĂ©grĂ© tel ou tel auteur, par exemple GrĂ©goire de Nazianze. Pourquoi ne figure-t-il pas en effet au Tome I ? Pour une raison simple car nonobstant la qualitĂ© de ces interpellations, et comme je me permets de le rappeler, l’objet prĂ©cis de l’anthologie, son sujet, son ambition Ă©tait et reste de relever ce qu’il en est, dans l’histoire des idĂ©es occidentales de la relation philosophie-thĂ©ologie en tant que telle. Cette intention directrice qui Ă©tait aussi Ă©loignĂ©e que possible du genre apologĂ©tique, ouvrait certes un vaste champ d’investigation mais en mĂȘme temps nous imposait de strictes limites elle interdisait de rassembler des approximations sur les thĂšmes de la croyance, du divin et des dieux et de Dieu chez tel ou tel auteur ou dans tel ou tel corpus. Ce qui a ainsi fait notre cahier des charges Ă©liminait d’office certains auteurs, philosophes ou thĂ©ologiens chez lesquels cette relation, prĂ©cisĂ©ment n’avait guĂšre Ă©tĂ© thĂ©matisĂ©e ou mĂȘme commentĂ©e. 10Le pari ainsi engagĂ© Ă©tait difficile Ă  tenir pour une autre raison majeure la relation philosophie-thĂ©ologie fut de facto historiquement mobile, recouvrant des champs sĂ©mantiques bien diffĂ©rents. Lorsqu’elle opĂšre dĂšs le matin grec chez Platon et Aristote, ce n’est certes pas selon les inspirations que lui lĂšguera l’entrĂ©e du christianisme dans l’histoire. Et lorsque que le christianisme naissant, celui qu’on appelle patristique » fait conversation avec le grec, ce n’est pas sous le mode de ce que la scolastique mĂ©diĂ©vale nous a lĂ©guĂ© de la distinction des ordres naturel et surnaturel ; et si saint Augustin mĂ©connaĂźt la distinction scolastique philosophie-thĂ©ologie, il n’ignore cependant point la distinction philosophie/foi tout comme saint Justin trois siĂšcles plus tĂŽt. 11Assumant de telles mobilitĂ©s sĂ©mantiques, notre enquĂȘte a fait apparaĂźtre une pluralitĂ© de postures souvent enfouies, voire dissimulĂ©es. Exemple si l’on sait que l’Ɠuvre de Platon est pleine du divin et des dieux, on en apprendra beaucoup sur le corpus thĂ©ologique de Husserl ! On pourra, sous la main, observer toute la place qu’occupe le rĂ©fĂ©rentiel philosophique dans les diverses constellations thĂ©ologiques chez les Rudolf Bultmann, Karl Rahner et Hans Urs von Balthasar, y compris chez les penseurs musulmans mĂ©diĂ©vaux et dans la tradition juive. SymĂ©triquement, on pourra mesurer toute la place qu’occupe chez Kant, Hegel, Marx, et chez des contemporains comme Merleau-Ponty ou Derrida, le rĂ©fĂ©rentiel thĂ©ologique. 12La mise en Ă©vidence de ces corpus souvent peu connus, en tout cas dispersĂ©s, interdit non seulement l’élimination de tout un pan de notre culture sur laquelle Levinas et RicƓur nous avaient alertĂ©s voici longtemps on pensera notamment Ă  l’interpellation de RicƓur adressĂ©e Ă  Heidegger en 1955 lors de la dĂ©cade de Cerisy-la Salle, – mai aussi les simplifications ou les rĂ©ductions de ces relations Ă  un ou deux modĂšles comme on s’y rĂ©sout parfois, par exemple la scolastique et l’AufklĂ€rung. Pour ma modeste part, j’ai tentĂ© dans l’Introduction gĂ©nĂ©rale Tome I de relever huit modĂšles de la relation philosophie-thĂ©ologie, non point pour emprisonner violemment plus de vingt siĂšcles d’en entrelacement prodigieux, mais pour en relever Ă  tout le moins l’irrĂ©ductibilitĂ© des topiques et indiquer une tĂąche qui reste encore devant nous. 13En effet, si la tradition philosophique et la tradition des idĂ©es thĂ©ologiques, dans leur pluralitĂ© interne » sont chacune pour leur part, dĂ©positaires d’une mĂ©moire singuliĂšre de la relation philosophie-thĂ©ologie, c’est en vertu de rĂ©quisits prĂ©cis qu’il convient de relever correctement. C’est pourquoi, Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de la tradition thĂ©ologique qui a beaucoup activĂ© cette relation, et comme le savent bien les thĂ©ologiens, le modĂšle patristique que l’on peut appeler, je crois, RĂ©capitulation christo-thĂ©ologique » ne se laisse pas reconduire vers le modĂšle de la scolastique thomiste, ni vers celui de l’intĂ©gration de Hans Urs von Baltasar, ni vers celui de l’anthropologie transcendantale de Karl Rahner. C’est pourquoi, par un autre cĂŽtĂ©, au sein mĂȘme des corpus philosophiques, la relation philosophie-thĂ©ologie ne saurait ĂȘtre lue Ă  travers le seul prisme de quelque logique disjonctive telle, par exemple, celle qu’a pu induire une lecture comprĂ©hensive du grand Pascal. En rĂ©alitĂ©, tous ces styles » de la relation philosophie-thĂ©ologie, sont eux-mĂȘmes portĂ©s par un enchevĂȘtrement de considĂ©rations entre raison et rĂ©vĂ©lation, savoir et croyance, ĂȘtre et Dieu, mĂ©taphysique et religion, souvent difficiles Ă  dĂ©mĂȘler mais que notre anthologie devrait permettre, je l’espĂšre, de mieux identifier. 14Ce qui me semble ainsi devoir ĂȘtre retenu de l’histoire longue des relations philosophie-thĂ©ologie, ce sont essentiellement trois leçons, par lesquelles je conclurai mon propos. En premier lieu, le caractĂšre multiforme de la relation historique entre la philosophie-thĂ©ologie raconte le jeu des possibles, constitutif des deux traditions de pensĂ©e elles-mĂȘmes. La thĂ©ologie n’est assurĂ©ment pas ce qui s’en dit encore trop souvent un ensemble logico-dĂ©ductif entĂ© sur une rĂ©vĂ©lation hors-monde ». De mĂȘme, la philosophie n’est pas un exercice si facilement docile Ă  l’instrumentalisation, 
 ni par les thĂ©ologies ni par les sciences. C’est donc une reconnaissance au triple sens du terme, reconnaissance de traditions de pensĂ©e et de rationalitĂ©s, reconnaissance de dette, et reconnaissance de nouveaux territoires, que suggĂšre la relecture de cette histoire ici cĂ©lĂ©brĂ©e autour de la conjonction de coordination et » Philosophie et » thĂ©ologie. Cette relation constitutive de notre mĂ©moire, fut et reste portĂ©e par des donnĂ©es extra-philosophiques et extra-thĂ©ologiques nous aurons fait davantage que de le suggĂ©rer, en Ă©voquant la part qu’y ont prises notamment les sciences physiques, et les diffĂ©rents les domaines de la politĂ©ia ». Ce qu’il en est des thĂ©ologies, de leurs relations ou de leur non-relation Ă  la philosophie, risque de devenir demain – mais c’est dĂ©jĂ  le cas – un problĂšme politique » de premier plan. La question interreligieuse s’invitant plus que jamais dans la citĂ©, il se pourrait que les destins des deux polaritĂ©s disciplinaires philosophique et thĂ©ologique se jouent dans leur capacitĂ© Ă  traiter systĂ©matiquement les nouvelles questions angulaires que sont la bioĂ©thique, le statut de la violence et du sacrĂ©, la possibilitĂ© d’une dĂ©finition transculturelle des droits humains et la nĂ©cessaire jonction de nos mĂ©moires fondatrices. Notre tĂąche, Ă  cet Ă©gard, ne fait que commencer. Intervention du professeur Marcel Gauchet 15Je suis assurĂ©ment le plus mal qualifiĂ© pour figurer Ă  cette table, et il a fallu l’insistance amicale de Philippe Capelle-Dumont pour vaincre les scrupules qui naissaient du sentiment de mon incompĂ©tence. Je n’ai pas vaincu complĂštement ces scrupules, et je ne suis pas certain que les propos que je vais vous soumettre prĂ©sentent un trĂšs grand intĂ©rĂȘt, mais je tiens en tout cas Ă  remercier Philippe Capelle-Dumont de m’avoir invitĂ© Ă  cette rencontre. Il m’a ainsi fourni l’occasion de rĂ©flĂ©chir Ă  un problĂšme dont je n’avais qu’une idĂ©e vague, je l’avoue, en dĂ©pit d’une frĂ©quentation assez rĂ©guliĂšre et ancienne des Ă©crits des thĂ©ologiens, sans la moindre compĂ©tence disciplinaire mais par intĂ©rĂȘt thĂ©orique. 16L’ouvrage m’a frappĂ© par l’importance qu’il met en lumiĂšre d’une question qui – dans l’espace contemporain en tout cas – n’avait pas reçu l’éclairage qu’elle mĂ©rite. Je partirai tout simplement d’un sentiment de lecteur rĂ©cent celui de la fĂ©conditĂ© de l’éclairage proposĂ© sur la philosophie contemporaine. Car, au fond, c’est un problĂšme trĂšs classique qui depuis les universitĂ©s mĂ©diĂ©vales fait couler beaucoup d’encre philosophique et thĂ©ologique. En revanche, a priori pour la pensĂ©e contemporaine, il semblait permis de penser que ces relations s’étaient tellement distendues que nous Ă©tions proches d’une situation oĂč certes, il y a toujours des philosophes chrĂ©tiens – en particulier d’autres traditions religieuses – qui manifestent un grand intĂ©rĂȘt pour la thĂ©ologie ; mais la masse de la production philosophique paraĂźt relever – je crois que c’est le prĂ©jugĂ© courant et qui n’est pas sans motifs – d’un discours rationnel sans Dieu, qui n’a plus grand chose Ă  voir avec l’ambition thĂ©ologique d’un discours rationnel sur Dieu. 17Eh bien, ce que met spectaculairement en lumiĂšre ce volume, c’est au contraire la richesse de cette inter-fĂ©condation, et en particulier chez des auteurs qu’on attendrait pas du tout dans ce rĂŽle, c’est lĂ  le plus significatif bien sĂ»r. Pour LĂ©vinas ou RicƓur, je conçois fort bien qu’ils aient eu un intĂ©rĂȘt naturel pour cette question. On l’attend moins – et cela a Ă©tĂ© l’une de mes principales surprises – d’un auteur comme Merleau-Ponty, dont Ă  priori je n’aurai pas pensĂ© qu’il manifestait beaucoup d’intĂ©rĂȘt pour la question. Mais aussi bien je dois dire, pour Derrida dont je n’ai pas Ă©tĂ© un trĂšs grand lecteur depuis longtemps, mais dont l’éclairage proposĂ© sous l’angle de ce volume Ă  renouvelĂ© complĂštement l’image que je m’en faisais. 18Aborder d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale le champ philosophique contemporain au prisme des relations entre la philosophie et la thĂ©ologie se rĂ©vĂšle riche, Ă©tonnamment riche de questionnements, et fait surgir toute sortes de perspectives que l’on aurait pas attendues. Je ne vais pas pouvoir dĂ©tailler comme il conviendrait cette relation dans ses diffĂ©rents registres, je m’en tiendrai Ă  une considĂ©ration gĂ©nĂ©rale. 19L’intimitĂ© des liens entre l’interrogation philosophique la plus dĂ©tachĂ©e en apparence d’une prĂ©occupation religieuse, et plus prĂ©cisĂ©ment de ce que je me permettrais d’appeler cavaliĂšrement la tradition thĂ©ologique – car il y a bien quelque chose je crois comme une tradition thĂ©ologique celle qui s’inscrit consciemment pour l’espace culturel qui nous intĂ©resse principalement Ă  l’intĂ©rieur de la religion chrĂ©tienne – me semble un fait dĂ©sormais bien inscrit dans l’horizon intellectuel de notre Ă©poque. Et je crois que maintenant, cette ontologie devrait ouvrir sur des travaux qui questionneraient ce lien. 20En regard, il serait peut-ĂȘtre permis en ce sens de parler d’une tradition philosophique, constituant un vecteur indĂ©pendant et parallĂšle de la tradition thĂ©ologique, quand bien mĂȘme il n’a qu’un rapport malaisĂ© avec ce double, dont spontanĂ©ment il se croit Ă©mancipĂ©, mais avec lequel il est contraint nĂ©anmoins de dialoguer. Le discours philosophique est Ă  cet Ă©gard dans une position trĂšs ambiguĂ« aujourd’hui, qui mĂ©rite une rĂ©flexion Ă  nouveaux frais. Car nous sommes lĂ  devant quelque chose comme l’inconscient culturel de notre Ă©poque. Pour la plupart des philosophes contemporains, ce lien – qu’ils pratiquent en fait, parce qu’ils connaissent l’histoire de la philosophie, bien sĂ»r
Si vous me permettez une anecdote elle est rĂ©vĂ©latrice j’ai le souvenir d’un de mes amis normaliens qui, au plus fort des annĂ©es de l’aprĂšs 1968, me faisait part de son Ă©tonnement devant le spectacle de quelques-uns de ses condisciples althussĂ©riens et maoĂŻstes qui ne juraient que par Spinoza, et qui fondaient sur Spinoza – tout Ă  fait dans l’esprit du maĂźtre –, ou qui voyaient dans l’auteur de l’Éthique la clĂ© d’un renouvellement de la lecture rĂ©volutionnaire de Marx. Et mon ami de s’ébahir de ces militants d’un matĂ©rialisme assez agressif qui, me disait-il, ne parlent toute la journĂ©e que de Dieu. Pour faire la rĂ©volution. Eh bien, c’est un peu cela le rapport contemporain des philosophes Ă  la thĂ©ologie ils la connaissent, ils en ont lu beaucoup, ils se sont posĂ© la question Ă  propos de nombre d’auteurs, de ces rapports entre philosophie et thĂ©ologie. En mĂȘme temps, cela ne fait aucunement partie de leur horizon intellectuel de questionnement. C’est un lien de fait, qui est en passe de perdre son statut conscient, alors qu’il gagnerait a ĂȘtre bien davantage explorĂ© pour lui-mĂȘme, et on peut espĂ©rer que ce grand ouvrage soit Ă  cet Ă©gard un encouragement. 21C’est Ă  ce sujet que je voudrais vous soumettre sans aucune prĂ©tention deux rĂ©flexions la premiĂšre est de l’ordre d’une inquiĂ©tude. Car il est visible que, loin de tendre vers cette plus grande conscience, la pente spontanĂ©e de notre culture et de la culture philosophique la plus acadĂ©miquement constituĂ©e, va dans l’autre direction. Je parlais tout Ă  l’heure d’un discours rationnel sans Dieu, et je dirais que le prĂ©jugĂ© philosophique le plus acquis est que ce discours n’est rationnel que parce qu’il est sans Dieu, et que le reste ne saurait le concerner. Nous sommes en marche culturellement parlant vers l’oubli et l’effacement de ce lien qui ne se maintient que par la force de la discipline Histoire de la philosophie ». Mais le caractĂšre vivant de l’interrogation s’est perdu, et il est permis Ă  cet Ă©gard de s’inquiĂ©ter d’un dommage qui pourrait ĂȘtre irrĂ©parable. L’humanitĂ© europĂ©enne – car c’est de l’humanitĂ© europĂ©enne spĂ©cifiquement qu’il s’agit – est de ce point de vue, intellectuellement parlant, Ă  la croisĂ©e des chemins. Le grand mouvement moderne de sortie de la religion – je ne parle pas ici de la croyance religieuse, mais de l’organisation religieuse du monde et du cadre de pensĂ©e religieux, celui-lĂ  mĂȘme qui vient en accusation philosophiquement avec Nietzsche, dans l’ordre du concept – ce processus nous amĂšne aujourd’hui devant un dilemme, au stade qu’il a atteint. Que faire de ce passĂ© du discours religieux et de son Ă©laboration rationnelle sous forme de thĂ©ologie dont notre culture est persuadĂ©e qu’elle s’est pour l’essentiel extraite ? La tentation est grande de l’amnĂ©sie radicale, du passage Ă  une humanitĂ© intellectuellement nouvelle, qui garde certes, de par les disciplines universitaires, un lien avec les monuments du passĂ©, mais qui – pour ce qui la concerne essentiellement – se tient au dehors de ce passĂ©, dont la question se pose de savoir s’il s’agit de maintenir un lien vivant avec lui ou carrĂ©ment de s’en dĂ©lester. Or, bien sĂ»r, tout Ă  l’opposĂ©, une humanitĂ© sortie de ce cadre intellectuel et social de la religion est une humanitĂ© qui a le devoir de se souvenir et de donner un sens, non seulement au fait qu’elle a Ă©tĂ© religieuse, mais que le discours rationnel autour duquel elle s’organise est issu du travail de la pensĂ©e sur la foi. Cette humanitĂ©, trĂšs nouvelle Ă  beaucoup d’égards – et je ne parle lĂ  que sur le plan intellectuel encore une fois – ne peut se comprendre qu’en comprenant qu’elle a Ă©tĂ© religieuse, et ce qu’elle doit Ă  l’élaboration thĂ©ologique de la religion. Ce n’est qu’au prix de cet effort qu’elle peut rester elle-mĂȘme. Tel est le grand choix devant lequel se trouve notre culture sommes-nous en mesure de donner un statut dĂ©libĂ©rĂ© Ă  cet effort de rĂ©appropriation ? Ou bien va-t-il s’effacer peu Ă  peu en devenant de plus en plus un implicite pratiquĂ© seulement par le truchement d’un dialogue savant Ă  distance, qui ne porte plus vĂ©ritablement dans la vie de l’esprit, et qui de ce fait cesse d’ĂȘtre transmissible en rĂ©alitĂ© ? Ce choix revĂȘt un relief particulier sur le terrain de la philosophie, naturellement. C’est la seconde rĂ©flexion que je vous annonçais, Ă©tant donnĂ© l’intimitĂ© des dĂ©marches que cette ontologie fait si bien ressortir. 22Ce lien vital entre la forme mĂȘme du discours philosophique – c’est le point que j’aurais aimĂ© ici approfondir, mais bien sĂ»r le cadre ne s’y prĂȘte pas par les contraintes de temps qui sont les nĂŽtres – le place en accointance avec un discours thĂ©ologique dont il ne peut longtemps s’écarter que pour y revenir d’une maniĂšre ou d’une autre, ne serait-ce que pour se ressaisir lui-mĂȘme. La philosophie est dans l’obligation aujourd’hui d’assumer cette accointance primordiale avec la thĂ©ologie, cette espĂšce de matrice commune qu’elle partage avec elle. Il est dans ses obligations d’assumer cette accointance ou de se perdre. Elle n’est pas esclave de cette matrice, oĂč, dans la forme que nous lui connaissons, l’interrogation philosophique moderne et contemporaine a pris naissance. Non seulement elle n’en est pas esclave mais il lui revient d’en Ă©lucider la teneur avec les moyens qui sont les siens. L’auto-rĂ©flexion qui est la marque distinctive du propos philosophique, est aujourd’hui, pour une part essentielle, rĂ©flexion sur cette parentĂ© de forme du discours philosophique et du discours thĂ©ologique qui Ă©tait ce qu’un Nietzsche voulait rompre et ce que, au fond, le mouvement de la pensĂ©e du xxe siĂšcle nous aura appris qu’il Ă©tait impossible Ă  rompre. 23La philosophie se doit de reconnaĂźtre qu’elle est vouĂ©e Ă  penser avec la thĂ©ologie, mĂȘme si c’est en dehors d’elle, voire contre elle. À cet Ă©gard, l’Anthologie dirigĂ©e par Philippe Capelle-Dumont vient Ă  son heure. Elle fait surgir une question qui est notre question cruciale philosophiquement parlant, et nous pouvons remercier ces auteurs et ces maĂźtres-d’Ɠuvre des prĂ©cieux matĂ©riaux qu’ils nous apportent pour faire face Ă  cette question qui est, non pas une vieille question, mais la question qui est devant nous, la question nouvelle par excellence, de l’heure, Ă  la mesure mĂȘme de la distance que nous avons prise avec ce qui Ă©tait la forme Ă©tablie des rapports entre philosophie et thĂ©ologie. Je vous remercie. Intervention du professeur Olivier Boulnois 24 La naissance de la thĂ©ologie » 25Le tome II de l’Anthologie rend compte d’un phĂ©nomĂšne qui dĂ©bute dans l’antiquitĂ© chrĂ©tienne le dĂ©veloppement d’une rationalitĂ© thĂ©ologique. Harnack voyait dans ce phĂ©nomĂšne une hellĂ©nisation du christianisme, et donc une trahison du judaĂŻsme originel. Il me semble plus juste d’y voir une christianisation de l’hellĂ©nisme. En effet, la structure porteuse de cette culture est de toute Ă©vidence la Bible et son interprĂ©tation. 26Celle-ci prend au Moyen Age le nom de thĂ©ologie. 27On pourrait distinguer grossiĂšrement trois phases dans cette histoire. 28Dans la premiĂšre phase, il a fallu injecter le maximum de rationalitĂ© dans l’interprĂ©tation de l’Ecriture. Les auteurs utilisent les arts libĂ©raux, c’est-Ă -dire la grammaire, la logique et les sciences, comme outils pour Ă©tablir la vĂ©ritĂ© Ă  partir d’une interprĂ©tation spĂ©culative de l’Ecriture sainte. C’est l’idĂ©al de Jean Scot ErigĂšne au ixe siĂšcle, il sera encore repris par la thĂ©ologie monastique, puis par les victorins au xiie siĂšcle. Les auteurs appellent parfois cela, Ă  la suite d’Augustin, la philosophia christiana philosophie chrĂ©tienne. 29Dans un second temps vient le dĂ©fi Ă©tonnant de la fides quaerens intellectum la foi cherchant l’intelligence, autour de la figure de saint Anselme xie siĂšcle. Il s’agit de dĂ©montrer par la seule raison des vĂ©ritĂ©s qui seront identiques Ă  celles que le croyant dĂ©couvre par l’interprĂ©tation des Écritures. Ici, la raison et l’Ecriture sainte doivent ĂȘtre deux langages qui expriment une seule vĂ©ritĂ©. 30Enfin vient l’époque de la scission les maĂźtres Ăšs arts, ancĂȘtres de nos philosophes, Ă©tablissent des vĂ©ritĂ©s par la seule raison, et celles-ci, notamment aprĂšs la seconde dĂ©couverte d’Aristote par le biais des arabes, peuvent entrer en conflit avec celles de la foi. C’est le temps de la rivalitĂ© mimĂ©tique entre philosophie et thĂ©ologie, qui prĂ©tendent toutes les deux ĂȘtre des sciences. On le voit de la fin du xiiie au xve siĂšcle. 31J’ai essayĂ©, dans ces 24 chapitres, de faire droit Ă  ce que Paul Vignaux appelait la diversitĂ© rebelle. DiversitĂ© culturelle d’abord j’ai tenu Ă  commencer par la thĂ©ologie Ă  Byzance, puis la philosophie islamique, et l’exĂ©gĂšse latine. DiversitĂ© des Ă©poques nous allons du ixe siĂšcle, avec Jean Scot, jusqu’à Pierre d’Ailly dĂ©but du xve siĂšcle. DiversitĂ© des statuts les trois quarts des textes n’avaient jamais Ă©tĂ© traduits. Deux chapitres sont mĂȘme fondĂ©s sur des manuscrits inĂ©dits. DiversitĂ© des genres on y trouve des rĂšglements universitaires, des lettres, des traitĂ©s, des questions disputĂ©es, des commentaires. 32Bref, cette anthologie en son second tome peut ĂȘtre lue Ă  un double niveau dans sa diversitĂ©, c’est un manuel pour introduire Ă  la lecture infiniment variĂ©e des auteurs mĂ©diĂ©vaux ; dans son unitĂ©, elle soutient une thĂšse sur l’histoire de la pensĂ©e mĂ©diĂ©vale. 33Cette thĂšse peut ĂȘtre condensĂ©e en trois points La thĂ©ologie, contrairement Ă  une idĂ©e reçue, et malgrĂ© quelques exceptions contemporaines, apparaĂźt comme la quintessence de la rationalitĂ©. Au niveau mĂȘme de l’exĂ©gĂšse, la raison Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’Ɠuvre. La relation entre philosophie et thĂ©ologie est passĂ©e par plusieurs figures accomplissement de la philosophie chrĂ©tienne dans l’antiquitĂ©, conflit entre artiens et thĂ©ologiens au Moyen Age, autonomie progressive de la philosophie Ă  l’ùre moderne. Mais cette bipolaritĂ© est constitutive de l’occident. À la diffĂ©rence des sagesses – indiennes ou bouddhistes, par exemple –, qui, Ă  ma connaissance, ne connaissent pas de philosophie et de thĂ©ologie distinctes l’une de l’autre. Si l’on ne part pas d’un idĂ©al unitaire, comme le veulent certains mythes historiographiques, tel celui de la synthĂšse thomiste », ou de l’ñge d’or du treiziĂšme siĂšcle », l’histoire n’apparaĂźt pas comme une dĂ©cadence. Ce n’est pas une rationalisation irrĂ©versible de synthĂšses religieuses. On n’assiste pas Ă  une sĂ©cularisation irrĂ©versible, mais bien plutĂŽt Ă  un affrontement entre ces deux pĂŽles. Cette situation est peut-ĂȘtre normale en Occident. À l’époque de saint Augustin, la pensĂ©e n’était pas encore chrĂ©tienne ; Ă  l’époque de saint Thomas, il lui manquait encore beaucoup pour l’ĂȘtre. Au lieu d’affirmer que la pensĂ©e moderne et contemporaine n’est plus chrĂ©tienne, il vaudrait sans doute mieux dire, comme Henri de Lubac, que la pensĂ©e n’est pas encore chrĂ©tienne. Intervention de Jean-Christophe Bardout 34Les quatre volumes de l’anthologie qui nous rĂ©unit relĂšvent plusieurs dĂ©fis. 35Avec l’AntiquitĂ©, on affronte le risque de traiter d’une pĂ©riode qui ne prononça que rarement le mot thĂ©ologie », et dans un sens pour le moins Ă©quivoque au regard de son usage chrĂ©tien. Avec le Moyen-Ăąge, on relĂšve le dĂ©fi qu’impose l’émergence de la theologia, puis sa constitution comme science autonome, Ă  cĂŽtĂ© d’une philosophie qui entend maintenir les droits de la raison. Les rapports entre philosophie et thĂ©ologie dans l’horizon moderne relĂšvent au moins deux autres dĂ©fis. 36Le dĂ©fi de l’indiffĂ©rence tout d’abord. De nombreux chapitres du volume III contestent une idĂ©e reçue. Les Temps modernes, dit-on, marqueraient l’époque de la sĂ©paration, de l’autonomisation et finalement du divorce entre raison et foi, entre philosophie et thĂ©ologie. On entend dĂ©sormais construire des philosophies pures, libres de toute rĂ©fĂ©rence Ă  une thĂ©ologie, ou des thĂ©ologies enfin dĂ©livrĂ©es d’Aristote, ou des Ă©pines de la philosophie scolastique. À sa maniĂšre, Spinoza illustre cette situation des deux discours, dont chacun s’avĂšre valide en sa sphĂšre, sans devoir jamais rencontrer l’autre. Le prĂ©sent volume conteste cette reprĂ©sentation sommaire, et montre que philosophies et thĂ©ologies ont encore Ă  dire, et Ă  se dire. Les contributions ici rassemblĂ©es ne visent pas d’abord Ă  Ă©claircir ce que chaque savoir nous apprend sur lui-mĂȘme, mais bien ce qu’il dit de l’autre. 37Jusque dans la construction de leur identitĂ©, les deux disciplines vivent encore de leur convergence, ou de leur confrontation. 38C’est ainsi par le biais de sa critique de la philosophie scolastique que Luther prĂ©cise sa conception de la thĂ©ologie. Mais c’est en interdisant Ă  la philosophie de spĂ©culer sur Dieu que la thĂ©ologie rĂ©formatrice donne naissance Ă  l’ontologie, nĂ©e en terre protestante. 39Un projet de philosophie athĂ©e, comme celui du matĂ©rialiste d’Holbach, en passe encore par une critique de la thĂ©ologie, ne fĂ»t-ce que pour prĂ©ciser la norme de sa propre validitĂ© comme philosophie. Et que dire de Nietzsche, dont la pensĂ©e se nourrit sans cesse de sa confrontation avec le christianisme et sa thĂ©ologie ? 40Notre volume relĂšve en outre le dĂ©fi de la diversitĂ©. Nous ne songeons pas ici Ă  la diversitĂ© des discours que portent l’une sur l’autre nos deux disciplines, telle que le Moyen-Ăąge l’avait dĂ©jĂ  exemplairement illustrĂ©e. Il s’agit plutĂŽt de mettre en lumiĂšre l’extrĂȘme diversitĂ© des maniĂšres dont l’époque moderne, longue de quatre siĂšcles, a conçu leurs relations. Si les temps modernes hĂ©ritent du Moyen-Ăąge l’idĂ©e d’une distinction formelle entre philosophie et thĂ©ologie, c’est Ă  la modernitĂ© qu’il revient de penser Ă  fond toutes les modalitĂ©s de leurs relations. 41Un trait saillant de l’époque qui nous retient ici rĂ©side dans la volontĂ©, voire la prĂ©tention de certaines philosophies Ă  valoir comme thĂ©ologies. Songeons Ă  Malebranche, qui, par le biais d’une philosophie de la connaissance, enseignait que nous connaissons par les idĂ©es de Dieu mĂȘme, opĂšre une vĂ©ritable requalification philosophique du fondement mĂȘme de l’ancienne thĂ©ologie. Songeons encore Ă  Schelling, qui commente le prologue de l’Évangile de saint Jean, ou Ă  Hegel qui entend faire tenir Ă  la philosophie la fonction d’un savoir absolu, intĂ©grant en lui, comme l’un de ses moments, la religion elle-mĂȘme. Intervention de GeneviĂšve HĂ©bert 42C’est comme responsable avec Jean Greisch du 4e tome de cette Anthologie que j’ai l’honneur et le plaisir de m’adresser Ă  vous. Jean Greisch vous prie d’excuser son absence. À son grand regret ses responsabilitĂ©s berlinoises en tant que titulaire de la Chaire Romano Guardini l’ont en effet empĂȘchĂ© de venir. Il aurait Ă©tĂ© heureux d’ĂȘtre avec nous, et je tiens Ă  souligner la part immense, visible et invisible, qu’il a prise dans le projet de cette Anthologie et plus particuliĂšrement dans l’élaboration de ce 4e tome. 43Celui-ci fut une vĂ©ritable aventure. D’abord quant Ă  son format. Il Ă©tait, comme ses prĂ©dĂ©cesseurs dans l’ordre chronologique, initialement prĂ©vu en un volume. Mais – et cela ne fut pas vraiment une surprise –, il s’avĂ©ra vite que le xxe siĂšcle avait Ă©tĂ© fĂ©cond en penseurs intĂ©ressĂ©s de façon significative par le rapport Philosophie/ThĂ©ologie, tant d’un cĂŽtĂ© que de l’autre. Seuls auraient pu s’en Ă©tonner ceux qui prĂ©cisĂ©ment n’acceptent pas ou mal le postulat fondamental de notre collection, Ă  savoir le rapport quasi congĂ©nital entre la Philosophie et la ThĂ©ologie dans notre histoire occidentale, et cela jusqu’à aujourd’hui compris. Un volume ne suffirait donc pas, et au fil de notre travail s’ajoutĂšrent, chapitres aprĂšs chapitres, 54 notices en tout qui nous amenĂšrent Ă  diviser ce trop gros volume en deux. Et encore, nous avions inĂ©vitablement dĂ» faire des choix, commettant des oublis impardonnables aux yeux de certains 
 44La durĂ©e de la mise en Ɠuvre de ce 4e tome fut, elle aussi, assez remarquable et nous demanda Ă  Philippe Capelle-Dumont, Ă  Jean Greisch et Ă  moi-mĂȘme une obstination certaine, vous vous en doutez. Il ne fut pas toujours aisĂ© de faire travailler ensemble, avec les mĂȘmes contraintes Ă©ditoriales 42 contributeurs d’une dizaine de nationalitĂ©s diffĂ©rentes et je ne compte pas ici les traducteurs dont le travail fut pourtant si important. Ni facile d’harmoniser ensuite des notices malgrĂ© tout souvent disparates. Aussi, je tiens ici Ă  remercier tous nos collĂšgues et collaborateurs pour avoir acceptĂ© et compris nos exigences – elles furent grandes, je le reconnais. 45La limite – car il en fallait bien une – que nous nous Ă©tions donnĂ©e dans le choix de nos penseurs Ă©tait qu’ils fussent dĂ©cĂ©dĂ©s. Nous pĂ»mes ainsi, hĂ©las devrais-je dire, ajouter certains noms comme celui de notre ami Jean LadriĂšre. À l’inverse, il fut dĂ©cidĂ© de faire deux exceptions et d’inclure JĂŒrgen Habermas et Eberhard JĂŒngel en espĂ©rant qu’ils nous pardonneraient de les avoir de leur vivant panthĂ©onisĂ©s dans notre Anthologie ! Pourquoi eux, pourquoi pas quelques autres ? Il y a Ă©videmment dans un travail qui touche aux contemporains, une part d’arbitraire et donc d’injustice. Mais que les absents et leurs lecteurs se rassurent. S’il y a un jour, comme on peut l’espĂ©rer, une réédition, ils y trouveront place. D’ici lĂ  nous leur souhaitons longue vie ! 46Cependant je veux conclure sur ce qui importe le plus Ă  nos yeux je veux dire l’intĂ©rĂȘt considĂ©rable de cette traversĂ©e du xxe siĂšcle. Nous avons essayĂ© de le montrer dans la synthĂšse qui constitue la longue introduction de ce 4e tome. L’importance et la complexitĂ© des dĂ©placements et des rĂ©orientations du rapport entre la Philosophie et la ThĂ©ologie ont Ă©tĂ© prodigieuses et n’ont pas manquĂ© souvent de nous surprendre. GrĂące Ă  la compĂ©tence de nos contributeurs, le lecteur pourra le vĂ©rifier, s’en Ă©tonner et surtout s’en rĂ©jouir. Tant de penseurs et pas des moindres ont Ă©tĂ© en effet rĂ©ellement concernĂ©s par ce rapport Philosophie/ThĂ©ologie Peirce ou James, Husserl, Whitehead, Weber, Scheler, Bloch, Schmitt, Benjamin, Adorno, Merleau-Ponty, Henry, Derrida, etc., etc. Impossible de les mentionner tous ici. Mais voilĂ  qui paraĂźt bien augurer du travail Ă  venir. Comment ne pas souhaiter que le xxie siĂšcle ne prenne la suite, rivalisant sur ce point avec le siĂšcle prĂ©cĂ©dent ? C’est lĂ  le vƓu que j’adresse Ă  tous, et en particulier Ă  nos jeunes collĂšgues, Ă  nos Ă©tudiants et aux gĂ©nĂ©rations Ă  venir qu’un 5e tome puisse plus tard voir le jour ! Intervention du professeur Jean-Luc Marion 47Il me revient le rĂŽle de parler en dernier. Je serai donc bref, en soulignant quelques Ă©vidences telles qu’elles apparaissent, ce grand-Ɠuvre Ă©tant maintenant achevĂ©. 48Le titre de ces quatre tomes Philosophie et thĂ©ologie » est lui-mĂȘme, Ă  bien y songer, et aprĂšs la pratique de leur contenu, problĂ©matique. ProblĂ©matique parce que si philosophie peut avoir un sens obvie, on s’aperçoit que thĂ©ologie n’en a pas. Comme l’indiquent d’ailleurs les deux prĂ©faciers du premier volume, une chose tout Ă  fait Ă©trange doit ĂȘtre soulignĂ©e, c’est que pendant presque deux des quatre volumes, les thĂ©ologiens n’emploient pas le mot thĂ©ologie. C’est Ă  dire que ce que nous appelons la grande tradition thĂ©ologique se caractĂ©rise par le fait que personne – sinon les paĂŻens qui d’ailleurs se le voyaient reprocher par les chrĂ©tiens – n’utilise le terme thĂ©ologie, qui ne s’impose finalement que tardivement, avec AbĂ©lard explicitement, et sans doute un peu aprĂšs, dans la pratique rĂ©elle de ladite discipline. 49Et c’est encore plus Ă©trange de voir comment, mĂȘme quand le terme est admis, il subit des rĂ©formes et des dĂ©placements tout Ă  fait consĂ©quents dans son histoire plus moderne. Donc le terme de thĂ©ologie lui-mĂȘme est Ă©trange. Et il est Ă©trange aussi pour une seconde raison, c’est que si la grande thĂ©ologie, la grande tradition thĂ©ologique comme on a raison de le dire, n’a pas employĂ© le mot thĂ©ologie, si peut-ĂȘtre le mot thĂ©ologie a Ă©tĂ© employĂ© Ă  partir du moment oĂč la thĂ©ologie est entrĂ©e dans un rapport aujourd’hui discutable avec la philosophie, selon le rĂȘve d’une espĂšce de concordat intellectuel qui a occupĂ© finalement la pĂ©riode baroque, on peut remarquer aussi que la thĂ©ologie a passĂ© son temps Ă  subir une crise d’identitĂ© qui lui est sans doute constitutive. 50Une remarque sur ce premier point il y a – tous les historiens de la pensĂ©e, je crois en conviendront – une rĂšgle non-Ă©crite qui veut que dans l’histoire des concepts, le concept apparaĂźt quand la chose n’y est dĂ©jĂ  plus. Je ne sais pas si ceci vaut pour la thĂ©ologie, mais il est trĂšs frappant de voir par exemple qu’en philosophie, le terme de mĂ©taphysique ne s’impose, qu’en un sens, Ă  partir du xive siĂšcle et des Quaestiones Metaphysicae de Dun Scot. C’est Ă  dire au moment oĂč, pour beaucoup, la tradition mĂ©taphysique au sens strict entre en crise. De la mĂȘme maniĂšre, la question d’ontologie, le concept d’ontologie, n’apparaĂźt que dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle, au moment peut-ĂȘtre oĂč la question de l’étant est dĂ©finitivement subordonnĂ©e Ă  la question de la connaissance de l’étant, Ă  la question du pensable. N’est-il pas surprenant aussi que, comme chacun sait, saint Thomas d’Aquin ait pour ainsi dire oubliĂ© d’écrire, ne fut-ce qu’une seule fois dans son corpus, analogia entis. Il aurait pu y penser, vu les dĂ©veloppements que cette question a suscitĂ©s parmi ceux qui se rĂ©clament de sa tradition, et curieusement il a oubliĂ© d’employer ne fut-ce qu’une fois le syntagme analogia entis. La thĂ©ologie est donc le cas d’un symptĂŽme beaucoup plus vaste sur lequel il faudrait se pencher comme tel. 51Cette remarque Ă©tant faite, bien que la philosophie ne soit pas la contrepartie de la thĂ©ologie, bien que la comparaison elle-mĂȘme, historiquement, des deux termes puisse ĂȘtre discutĂ©e, et le soit d’ailleurs au terme de ces quatre volumes, on peut remarquer – et lĂ  je prendrais la suite des remarques faites par Marcel Gauchet – quatre points pourquoi la philosophie ne peut-elle pas se passer de l’étude de la thĂ©ologie ? D’abord pour une raison strictement hermĂ©neutique la philosophie ne peut pas se sĂ©parer de l’histoire de la philosophie. L’exemple de certains philosophes contemporains, qui ont voulu s’excepter de cette exigence confirme a contrario que c’est un risque dĂ©sastreux. Mais l’histoire de la philosophie ne peut pas se sĂ©parer de l’histoire de la thĂ©ologie, et nous en avons confirmation dans ces quatre volumes. En effet, un certain nombre de dĂ©bats philosophiques ne peuvent se dĂ©tacher de l’origine thĂ©ologique de leur question. Comme historien de la philosophie, j’ai pu constater Ă  quel point la philosophie classique du xviie siĂšcle Ă©tait directement l’hĂ©ritiĂšre de la question de l’analogie de l’étant, de la question de la transcendance du fondement, et que sans cette question de l’analogie de l’étant, dans ses soubassements thĂ©ologiques, les grands dĂ©bats du xviie siĂšcle devenaient inintelligibles. Et en une gĂ©nĂ©ration sans doute, cela est devenu une Ă©vidence, au point que depuis vingt, trente ans, l’histoire de la philosophie du xviie siĂšcle – mon port d’attache, mon point de dĂ©part et ma nostalgie sans cesse renouvelĂ©e – se fonde sur la lecture, non pas seulement des thĂ©ologiens mĂ©diĂ©vaux, mais de Suarez et de ses contemporains. DĂ©sormais il est acquis qu’on ne peut pas Ă©tudier la philosophie du xviie siĂšcle sans connaĂźtre assez bien Suarez. Simplement parce que tous les grands philosophes de cette pĂ©riode avaient lu Suarez et en parlait le langage couramment. L’élargissement des horizons devient une exigence hermĂ©neutique de l’histoire de la philosophie et de l’histoire des idĂ©es, et le facteur essentiel de l’élargissement des horizons, c’est la reconnaissance de l’horizon thĂ©ologique de l’histoire de la philosophie. Et c’est ce que confirment de maniĂšre massive, non seulement les quatre volumes, mais la mĂ©thodologie dont ils procĂšdent. 52Second point comme on vient de l’indiquer, il y a toujours un rapport critique entre la philosophie et la thĂ©ologie. La question est de savoir comment joue ce rapport critique. La thĂšse la plus commune – et Marcel Gauchet a bien montrĂ© qu’elle Ă©tait problĂ©matique – est d’imaginer que l’instance critique est tenue par la philosophie Ă  l’encontre de la thĂ©ologie. Et que la thĂ©ologie doit rĂ©sister Ă  l’avancĂ©e sans cesse reprise de la critique, entendue en un sens polĂ©mique – ou en un sens kantien, finalement peu importe. 53On peut se demander si c’est toujours le cas dans les pratiques rĂ©elles. Mon sentiment est que la thĂ©ologie exerce elle aussi une fonction critique. Ceci est particuliĂšrement vrai lors de la constitution des dogmes christologiques et trinitaires durant la pĂ©riode patristique du ive au viiie siĂšcle. Comment pouvons-nous dĂ©finir les hĂ©rĂ©sies face Ă  la position orthodoxe ? Je veux dire, y a-t-il des constantes intellectuelles permettant de justifier une telle distinction ? J’en proposerai une qui semble se vĂ©rifier rĂ©guliĂšrement l’hĂ©rĂ©sie est toujours une bonne philosophie. Non que la philosophie soit hĂ©rĂ©tique, ça n’est pas du tout ce que je veux dire. Je veux dire que l’application des procĂ©dures rĂ©guliĂšres de la philosophie contemporaine Ă  tel ou tel point de l’interprĂ©tation du Credo des chrĂ©tiens conduit – en utilisant des solutions simples et Ă©prouvĂ©es par la philosophie contemporaine – Ă  l’hĂ©rĂ©sie. Qu’est-ce que l’arianisme sinon l’application presque mĂ©canique et tout Ă  fait logique du systĂšme de l’émanation Ă  la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne ? Qu’est-ce que le modalisme, ou le monothĂ©lisme, sinon le souci de respecter le principe d’identitĂ© ? Qu’est-ce que l’eschatologie marxiste – ou plus prĂ©cisĂ©ment qu’est-ce que l’effet du marxisme sur l’eschatologie chrĂ©tienne – sinon l’interprĂ©tation elle-mĂȘme historique de l’eschatologie, au lieu d’une interprĂ©tation eschatologique de l’histoire ? Je veux dire que l’hĂ©rĂ©sie est une bonne philosophie, appliquĂ©e Ă  des problĂšmes que la philosophie ne peut, je ne dis pas rĂ©soudre, mais mĂȘme poser. 54Quelle est donc la caractĂ©ristique de la bonne thĂ©ologie, la thĂ©ologie orthodoxe, face Ă  l’hĂ©rĂ©sie ? La position orthodoxe face Ă  l’hĂ©rĂ©sie consiste – voyant les consĂ©quences et les implications Ă  terme nĂ©fastes pour la vie chrĂ©tienne du schĂ©ma philosophique appliquĂ© Ă  des questions relevant de la RĂ©vĂ©lation – la bonne thĂ©ologie consiste Ă  critiquer, c’est Ă  dire Ă  compliquer les schĂ©mas issus de la philosophie, avant de les utiliser dans l’exposĂ© du dogme. Il faut compliquer, Ă  chaque fois, par exemple l’usage des catĂ©gories. Un trĂšs bon exemple a Ă©tĂ© donnĂ© par le pĂšre SesboĂŒĂ© dans ses travaux savants sur le Contre Eunome de Basile de CĂ©sarĂ©e, montrant comment – mais on peut le montrer sur bien d’autres hĂ©rĂ©sies de l’époque – comment Eunome et tous les ariens Ă©taient de fidĂšles usagers de la doctrine des catĂ©gories d’Aristote et n’envisageaient pas que l’on puisse y renoncer de quelque maniĂšre que ce soit. Il se pourrait que le rĂŽle de la thĂ©ologie soit un rĂŽle critique Ă  l’égard des dogmes de la mĂ©taphysique, et l’histoire racontĂ©e par ses quatre volumes semblerait donner du poids Ă  ce paradoxe. 55Mais alors si la fonction critique ne s’exerce pas seulement de la part de la philosophie Ă  l’encontre de la thĂ©ologie mais parfois – et peut-ĂȘtre aussi souvent – de la part de la thĂ©ologie Ă  l’encontre de la philosophie, ne faudrait-il pas concevoir la critique autrement que comme une simple rĂ©sistance des LumiĂšres Ă  la prĂ©tention de la thĂ©ologie ? C’est ce nouveau point sur lequel je voudrais insister. On peut se demander en effet si la crise de la fin de la mĂ©taphysique et les consĂ©quences qu’elle a entraĂźnĂ©es dans l’histoire la plus empirique – je veux dire le phĂ©nomĂšne extraordinaire des guerres mondiales et des tentatives d’autodestruction partielle ou totale de l’humanitĂ© – on pourrait se demander dis-je, quel rapport il y a entre la violence et l’accomplissement de la mĂ©taphysique. Se demander si, tandis que les LumiĂšres dĂ©nonçaient la dĂ©rive religieuse de la ThĂ©ologie, nous n’avons pas assistĂ© en parallĂšle Ă  une dĂ©rive violente de la rationalitĂ© elle-mĂȘme, sous la figure des guerres de destruction, sous la figure des tensions sociales, et sous la figure aprĂšs tout rĂ©cente de la raison devenant l’idĂ©ologie et provoquant, permettant, s’achevant dans le totalitarisme. Il y a un rapport direct entre le totalitarisme et le virage idĂ©ologique de la mĂ©taphysique elle-mĂȘme. Et c’est ici que la fonction critique de la thĂ©ologie peut intervenir. J’espĂšre que dans le dernier volume, on insistera sur le rĂŽle politique retrouvĂ© de la thĂ©ologie et des thĂ©ologiens au xxe siĂšcle. J’entends par rĂŽle politique le fait que les thĂ©ologiens, de Barth Ă  Bonhoeffer et beaucoup d’autres, ont dĂ», pour parler comme thĂ©ologiens, prendre une posture de rĂ©sistance politique qui ne devait rien au hasard, et dont ils ont fait la thĂ©orie presque involontairement, qui est la rĂ©sistance au totalitarisme et Ă  la dĂ©rive idĂ©ologique du rationalisme dans sa figure mĂ©taphysique. Je pense que c’est une des formes essentielles du rapport entre philosophie et thĂ©ologie. 56Ce qui est trĂšs intĂ©ressant, c’est que ce rapport critique de la thĂ©ologie mise en Ɠuvre dans la problĂ©matique du tĂ©moignage rĂ©sistant Ă  l’idĂ©ologie – elle-mĂȘme rendue possible par une dĂ©rive philosophique et par la violence qui s’ensuit – ne caractĂ©rise pas seulement la fin de la pĂ©riode historique que nous connaissons – je veux dire la fin du xxe siĂšcle – mais a caractĂ©risĂ© les deux premiers siĂšcles de l’expĂ©rience chrĂ©tienne. C’est Ă  dire la pĂ©riode du martyr, de Justin et de toutes les apologies de Justin qui sont trĂšs curieusement la premiĂšre confrontation entre la thĂ©ologie et la philosophie, oĂč les chrĂ©tiens – alors qu’ils sont dans un conflit qui va jusqu’au martyr – face Ă  des empereurs comme Marc AurĂšle qui revendiquent le titre de philosophe, revendiquent eux-mĂȘmes le ce titre, et n’emploient pas le mot thĂ©ologie. Je rappelle cette formulation extraordinaire de Justin au n° 7 de la premiĂšre de ses Apologies – donc en 165 Ă  peu prĂšs – disant ce que les philosophes sont chez les grecs, chez les barbares, ce sont nous les chrĂ©tiens qui le sommes. C’est Ă  dire que les chrĂ©tiens sont les plus rationnels des barbares, et c’est pourquoi face Ă  la violence qui les oppose aux empereurs, c’est Ă  dire Ă  un systĂšme politique sinon dĂ©jĂ  totalitaire, du moins dĂ©jĂ  globalisant et hĂ©gĂ©monique, les chrĂ©tiens se dressent et rĂ©clament la libertĂ© d’honorer le vrai Dieu au nom de la rationalitĂ©, c’est Ă  dire au nom de la philosophie. Et cette situation des trois premiers siĂšcles, oĂč les chrĂ©tiens sont minoritaires et dĂ©fendent leur position au nom d’une rationalitĂ©, en prenant pour eux-mĂȘmes le nom de philosophe, dĂ©finit relativement bien la situation dans laquelle se trouvent les chrĂ©tiens aujourd’hui. Ce qui veut dire que le rapport entre philosophie et thĂ©ologie – ce rapport, cette question, ce titre qui fait l’objet de toute cette collection – redevient un enjeu absolument essentiel. 57La religion de la sortie de la religion est Ă©videmment le christianisme, pour autant qu’il est une religion, ce qui n’est pas sĂ»r, et ce que montre trĂšs bien le rapport complexe, illustrĂ© par ces quatre Tomes, entre philosophie et thĂ©ologie. Il faut donc fĂ©liciter les directeurs de volumes, et celui qui les a rassemblĂ©s, le pĂšre Philippe Capelle-Dumont, pour un ensemble dont je dirais bien volontiers avec Marcel Gauchet qu’il arrive exactement au moment oĂč il sera le plus utile. ToutevĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire; – Toute vĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  croire; Le Mariage de Figaro (1784), IV, 1 Citations de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Pierre Augustin Caron de Beaumarchais. Autres citations. La culture nous apparaĂźt d’abord comme la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un Malraux AndrĂ©. La culture nous apparaĂźt d JĂ©sus lui dit "Je suis le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie. Nul ne vient au PĂšre que par moi." Jean Bible dĂ©clare que JĂ©sus Ă©tait plein de grĂące et de vĂ©ritĂ©. La vĂ©ritĂ© n’est pas un principe. La vĂ©ritĂ© est une personne la VĂ©ritĂ© c’est enseignant aussi grand soit-il n’aurait pu proclamer qu’il est Dieu s’il ne l’était pas ! L’une des dĂ©clarations les plus claires et les plus renommĂ©es de JĂ©sus est "Je suis le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie. Nul ne vient au PĂšre que par moi". Jean Notez bien que JĂ©sus dit "Je suis la vĂ©rité ". Il ne dit pas que la vĂ©ritĂ© est une religion, ou un rite, ou encore un ensemble de lois et de rĂšglements. Il dit "Je". La vĂ©ritĂ© est une personne. C’est ce qui diffĂ©rencie JĂ©sus-Christ de tout autre leader d’une quelconque religion. Ces derniers ont dit "Je cherche la vĂ©ritĂ©", ou "J’enseigne la vĂ©ritĂ©", ou encore "Je montre la voie de la vĂ©ritĂ©", ou "Je suis un prophĂšte de la vĂ©ritĂ©". JĂ©sus, quant Ă  lui, vient et dit "Je suis la vĂ©ritĂ© !". Plusieurs pensent que JĂ©sus n’était qu’un grand enseignant ! Mais il Ă©tait bien plus que cela ! Aucun enseignant aussi grand soit-il n’aurait pu proclamer qu’il est Dieu s’il ne l’était pas ! Que faites-vous de la vĂ©ritĂ© lorsque vous l’avez dĂ©couverte ? Moi je vous recommanderais ces quatre principes 1. Croyez la vĂ©ritĂ© ! 2. Pratiquez la vĂ©ritĂ© ! La vĂ©ritĂ© n’est pas un simple exercice intellectuel. C’est une chose Ă  laquelle vous obĂ©issez. 3. Prenez parti pour la vĂ©ritĂ© ! La Bible nous enseigne que notre responsabilitĂ© consiste Ă  ne jamais nous opposer Ă  la vĂ©ritĂ©, mais Ă  la dĂ©fendre en tout temps. 4. TĂ©moignez de la vĂ©ritĂ© ! La Bible dit "te montrant toi-mĂȘme Ă  tous Ă©gards un modĂšle de bonnes Ɠuvres, et donnant un enseignement pur, digne." Tite Une action pour aujourd’hui DĂ©cidez de mettre en pratique ces quatre principes que vous venez de lire !>>> PensĂ©e rediffusĂ©e - Le Top c'est NOUS ! Cliquez ici pour lire le blog et voir la vidĂ©o... - Vous avez aimĂ© ? Partagez autour de vous ! DetrĂšs nombreux exemples de phrases traduites contenant "toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne a dire" – Dictionnaire anglais-français et moteur de recherche de traductions anglaises. Je consulte la sagesse des nations elle m'apprend que toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire. Ao consultar [...] homens sĂĄbios de todas as naçÔes, sou ensinado que nem todas as verdades devem ser expostas. Pour dire la vĂ©ritĂ©, c'est toute l'Union europĂ©enne qui manque d'une culture de protection civile, un sujet qui, bien souvent, ne dĂ©passe pas le stade des [...]tables rondes et des [...]promesses Ă©lectorales, alors que c'est le droit de tout un chacun Ă  la sĂ©curitĂ© qui est en jeu. Para dizer a verdade, a UniĂŁo Europeia no seu conjunto, continua a nĂŁo ter uma cultura de protecção civil, que, frequentemente, nada mais Ă© do que um tema [...]de mesas redondas e [...]promessas eleitorais, ainda que esteja em jogo o direito de todos Ă  segurança. Au moment de traiter ce genre de sujet, on sent une certaine apprĂ©hension et une mĂ©fiance instinctive qui font trembler. Non par peur des critiques venant de-ci de-lĂ , car on sait que, quoi qu'on dise, il n'y aura pas moyen d'y Ă©chapper ; mais parce qu'ayant la [...] mission d'enseigner, on [...] craint de n'avoir pas le courage de dire la vĂ©ritĂ© toute entiĂšre - chose [...]parfois si difficile ! Ao tratar estas matĂ©rias experimenta-se uma certa apreensĂŁo e desconfiança instintiva e assim a gente trema, nĂŁo diante do temor das crĂ­ticas de um e de outro lado, pois sabe que diga o que diga nĂŁo escaparĂĄ delas, mas porque tendo a missĂŁo de ensinar teme que lhe falte o valor para dizer a verdade toda [...] inteira, coisa Ă s vezes [...] tĂŁo difĂ­cil, ou bem, nĂŁo saiba manter-se no justo equilĂ­brio e ponto mĂ©dio [...]onde encontra-se a virtude. Dans l'eucharistie cette transformation se rĂ©alise l'homme se transforme en Dieu, est [...] assimilĂ© par la divinitĂ© qui [...] le possĂšde ; il peut dire en toute vĂ©ritĂ© avec saint Paul " Ce n'est plus moi qui vis, c'est [...]le Christ qui vit en moi " . E na Eucaristia essa mudança se produz o homem transforma-se em Deus, Ă© [...] assimilado pela divindade que [...] o possui; pode com toda verdade dizer como SĂŁo Paulo Eu vivo, mas jĂĄ nĂŁo sou eu que vivo, [...]pois Ă© Cristo que vive em mim» Gl 2,20. C'est la politique de Monsanto de ne pas mener des reprĂ©sailles contre un collaborateur qui agirait en toute sincĂ©ritĂ© et toute bonne foi pour rapporter [...]Ă  la Direction, [...]au service juridique ou au bureau de dĂ©ontologie des infractions au Code de dĂ©ontologie de Monsanto. É polĂ­tica da Monsanto nĂŁo tomar nenhuma medida contra um funcionĂĄrio que, atuando conscientemente e de boa-fĂ©, relatar Ă  administração da Monsanto, [...]ao Departamento JurĂ­dico [...]ou Ă  Área de Conduta Comercial supostas violaçÔes do CĂłdigo de Conduta Comercial. ...] Tu rapportes en effet que certains Ă©vĂȘques des Gaules acquiescent, certes, au fait que tous les autres biens proviennent de la grĂące de Dieu, mais qu'ils entendent que la foi par laquelle nous croyons au Christ relĂšve de la nature et non pas de la [...] grĂące; et - chose qu'il [...] est impie de dire - qu'elle serait restĂ©e pour les hommes, en tant que descendants d'Adam, au pouvoir du libre arbitre, et mĂȘme maintenant, qu'elle ne serait pas confĂ©rĂ©e Ă  chacun par la libĂ©ralitĂ© de la misĂ©ricorde divine; tu demandes que, pour Ă©carter toute ambiguĂŻtĂ©, nous confirmions par l'autoritĂ© du SiĂšge apostolique votre profession de foi par laquelle, au contraire, vous dĂ©finissez que la juste foi dans le Christ et le commencement de toute volontĂ© bonne sont inspirĂ©s, selon la vĂ©ritĂ© catholique, aux [...]sens de chacun par la grĂące prĂ©venante de Dieu. ...] Tu nos informas que alguns dos bispos da GĂĄlia, ao mesmo tempo em que aceitam que o restante dos bens provenha da graça de Deus, pretendem que justamente a fĂ© pela qual cremos em Cristo pertença Ă  natureza e nĂŁo Ă  graça; e, o [...] que Ă© insustentĂĄvel, que ela tenha [...] sido posta Ă  disposição do livre-arbĂ­trio dos homens tal como descendem de AdĂŁo, e nĂŁo que seja concedida a cada pessoa, no presente, graças Ă  amplidĂŁo da divina misericĂłrdia. E nos pedes, para eliminar qualquer ambigĂŒidade, que confirmemos com a autoridade da SĂ© ApostĂłlica vossa profissĂŁo de fĂ©, com a qual considerais ao contrĂĄrio, em concordĂąncia com o dogma catĂłlico, que a reta fĂ© em Cristo e o surgimento da boa vontade sĂŁo inspiradas, por graça que vem antes, de Deus, Ă s faculdades prĂłprias de cada indivĂ­duo. Une dĂ©claration indiquant que le [...] plaignant pense en toute bonne foi que l'utilisation des informations n'est pas autorisĂ©e par [...]le propriĂ©taire du copyright, son agent ou le droit. Uma declaração de que a parte [...] reclamante acredita de boa fĂ© que o uso do material da maneira reclamada nĂŁo estĂĄ autorizada pelo [...]proprietĂĄrio dos direitos [...]autorais, seu agente ou pela lei. VoilĂ  la vĂ©ritĂ©, elle est bonne Ă  dire, Monsieur le PrĂ©sident du Conseil. Esta Ă© a verdade, Senhor Presidente do Conselho, e a verdade tem de ser dita. Cela dit, il va de soi, Monsieur le PrĂ©sident, mais surtout Madame [...] la Commissaire, que [...] ce Parlement est prĂ©occupĂ© par la situation du comptable de la Commission, et je dois dire franchement - mĂȘme moi qui, comme vous le savez, observe toujours une attitude prudente face aux "scandales" - que certaines dĂ©cisions, comme celle de ce matin, n'aident pas, Ă  mon avis, la Commission Ă  montrer qu'elle peut proposer une rĂ©forme du systĂšme comptable valable, et ce en toute bonne fois. Dito isto, Ă© evidente, Senhor Presidente, mas [...] sobretudo Senhora [...] ComissĂĄria, que este Parlamento estĂĄ preocupado com a situação do sistema contabilĂ­stico da ComissĂŁo, e devo dizer francamente - mesmo eu, que como sabem, adopto sempre uma atitude prudente face aos "escĂąndalos" - que certas decisĂ”es, como a de esta manhĂŁ, nĂŁo ajudam, na minha opiniĂŁo, a ComissĂŁo a mostrar que pode propor uma reforma vĂĄlida do sistema contabilĂ­stico, e isto com toda a boa-fĂ©. Le chĂąssis a Ă©tĂ© renforcĂ© pour parvenir Ă  une force supĂ©rieure et Ă  ses [...] frĂšres, mĂȘme si [...] personne ne peut dire que, avec plus de deux tonnes et demie Ă  se comporter comme un athlĂšte, la vĂ©ritĂ© est qu'il permet une bonne conduite et trĂšs [...]heureux avec un nice touch. O chassis foi reforçado para conseguir uma força [...] superior aos seus [...] irmĂŁos e, embora ninguĂ©m possa dizer que, com mais de duas toneladas e meia para se comportar como um atleta, a verdade Ă© que ele permite uma condução [...]suave e muito feliz com uma toque agradĂĄvel. Cette vĂ©ritĂ© est pas seul trĂšs bonne comme une thĂ©orie, il doit aussi ĂȘtre rĂ©solu dans un chemin [...]trĂšs pratique si l'Église [...]est pas seul rester sain, mais aussi grandir. Esta verdade nĂŁo sĂł Ă© muito boa como uma teoria, tambĂ©m deve ser trabalhado fora de um modo [...]muito prĂĄtico se a Igreja nĂŁo [...]sĂł Ă© permanecer saudĂĄvel, mas tambĂ©m crescer. Chaque fois qu'un peuple, parmi sa [...] descendance, commençait Ă  [...] s'Ă©loigner de la vĂ©ritĂ©, c'est-Ă -dire de l'adoration exclusive de Dieu et de l'obĂ©issance Ă  Ses commandements, Dieu lui envoyait un autre messager pour le ramener sur la bonne voie. Toda vez que pessoas de sua descendĂȘncia começavam a se desviar da Verdade, que era adorar a ninguĂ©m exceto Deus e obedecer Seus mandamentos, Deus enviava um outro mensageiro para [...]trazĂȘ-los de volta Ă  Verdade. Mais si tous les membres de cette AssemblĂ©e Ă©lĂšvent leurs voix et sont rejoints par celles d'autres pays, alors les citoyens des [...] pays subissant la rĂ©pression [...] comprendront que la vĂ©ritĂ© est bonne Ă  dire et que la rĂ©sistance [...]Ă  de tels rĂ©gimes vaut la peine. No entanto, se todos os membros desta Assembleia erguerem as suas vozes e as juntarem a outras vozes noutros paĂ­ses, entĂŁo os [...] cidadĂŁos dos paĂ­ses que sofrem de repressĂŁo [...] compreenderĂŁo que vale a pena dizer a verdade e insurgir-se contra [...] esses regimes. NL Monsieur le PrĂ©sident, le rapport sur les prioritĂ©s politiques dans le cadre de la lutte contre l'immigration illĂ©gale de ressortissants de pays tiers que nous venons d'approuver [...] [...] n'est certainement pas le pire des rapports que nous ayons adoptĂ© ici et il contient effectivement un certain nombre de recommandations trĂšs intĂ©ressantes, bien que je pense encore que le rapport omet de dire toute la vĂ©ritĂ©, c'est pourquoi je ne l'ai personnellement pas approuvĂ©e. NL O relatĂłrio sobre as prioridades da polĂ­tica de luta contra a imigração clandestina de nacionais de paĂ­ses terceiros que acabĂĄmos de aprovar nĂŁo Ă© certamente o pior relatĂłrio que alguma vez aqui passou, e na realidade contĂ©m mesmo algumas recomendaçÔes muito interessantes. Ils mentent ou, en tout cas, refusent de dire la vĂ©ritĂ©, en se donnant une trĂšs bonne conscience avec des justifications du genre c'est dans l'intĂ©rĂȘt [...]supĂ©rieur de l'Etat, [...]il y a un secret d'Etat et donc, on peut, on doit mentir ! EstĂŁo mentindo, ou, em todo caso, se recusam a dizer a verdade, e de consciĂȘncia limpa dizendo-se a si prĂłprios o que fazem pelo interesse superior [...]do Estado; que hĂĄ um [...]secreto de Estado e que, portanto, se pode e se deve mentir. Par consĂ©quent, Il n'est pas Ă©tonnant que le fait de dire la vĂ©ritĂ© sur Dieu aux gens constitue [...]en lui-mĂȘme une sorte d'application [...]puissante, et il s'agit de ce dont nous avons le plus besoin. Assim, nĂŁo Ă© de se estranhar que informar as pessoas sobre a verdade sobre Deus Ă© por si [...]sĂł um poderoso e desesperadamente necessĂĄrio tipo de aplicação. J'ai encore bien des [...] choses Ă  vous dire, mais actuellement vous n'ĂȘtes pas Ă  mĂȘme de les porter; lorsque viendra l'Esprit de VĂ©ritĂ©, il vous fera accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© toute entiĂšre" Jean [...]16, 12-13. Ainda tenho muitas coisas para vos dizer, mas nĂŁo as podeis suportar agora. Quando vier o EspĂ­rito da Verdade, ele guiar-vos-ĂĄ para a verdade total" JoĂŁo 16, 12-13. Votre avis doit contenir les Ă©lĂ©ments suivants une signature physique ou Ă©lectronique d'une personne autorisĂ©e Ă  agir au nom du propriĂ©taire du droit d'auteur, l'identification de l'œuvre protĂ©gĂ©e rĂ©clamĂ© d'ĂȘtre violĂ©, l'identification du contenu ou des Ă©lĂ©ments considĂ©rĂ©s comme portant atteinte ; une rĂ©fĂ©rence ou un lien vers le matĂ©riel de contrefaçon ou de l'activitĂ©, ou le sujet de l'activitĂ© illicite, y compris les informations pour nous permettre de localiser ces contenus ou de rĂ©fĂ©rence, l'adresse, numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone ou adresse e-mail du [...] demandeur, une dĂ©claration [...] selon laquelle le demandeur a en toute bonne foi que l'utilisation du matĂ©riel de la maniĂšre reprochĂ©e n'est pas autorisĂ©e par le propriĂ©taire du [...]droit d'auteur, son [...]agent ou la loi, et une dĂ©claration indiquant que les informations contenues dans l'avis est exacte et, sous peine de parjure, que le demandeur est autorisĂ©e Ă  agir au nom du propriĂ©taire d'un droit exclusif qui aurait Ă©tĂ© violĂ©. A notificação deverĂĄ conter os seguintes elementos uma assinatura fĂ­sica ou eletrĂŽnica de uma pessoa ou seja, reclamante autorizado a agir em nome do proprietĂĄrio dos direitos autorais, a identificação da obra reivindicada a ser violado, a identificação do conteĂșdo ou material tido como violado , uma referĂȘncia ou link para o material ilĂ­cito ou atividade, ou o sujeito da atividade ilĂ­cita, incluindo as informaçÔes que nos permitam localizar esse material, ou de referĂȘncia, o endereço, [...] nĂșmero de telefone ou [...] endereço de e-mail do requerente; uma declaração de que o reclamante tem boa fĂ© que o uso do material na forma reclamada nĂŁo estĂĄ autorizado pelo [...]proprietĂĄrio dos direitos [...]autorais, seu agente ou pela lei; e uma declaração de que as informaçÔes contidas na notificação Ă© exata e, sob pena de perjĂșrio, de que o requerente estĂĄ autorizada a agir em nome do proprietĂĄrio de um direito exclusivo que supostamente estĂĄ sendo infringido. cet Ă©gard, la partie requĂ©rante au pourvoi soutient que le TPI a violĂ© l'article 15 du [...] rĂšglement no 17 en [...] ne respectant pas les grands principes fondamentaux applicables Ă  la condamnation Ă  une amende, c'est-Ă -dire, le principe de bonne administration, la confiance lĂ©gitime des particuliers et le principe de l'Ă©galitĂ© dans la sanction, tout en Ă©valuant erronĂ©ment [...]la gravitĂ© [...]et la durĂ©e des infractions prĂ©tendues et les circonstances tant attĂ©nuantes qu'aggravantes. A recorrente afirma que o TPI violou o artigo do Regulamento ao infringir os princĂ­pios fundamentais aplicĂĄveis Ă  fixação da coima, ou seja, o princĂ­pio da boa administração, o princĂ­pio da legĂ­tima expectativa dos particulares e o princĂ­pio da [...]punição equitativa, bem como ao ter [...]incorrectamente avaliado a gravidade e a duração da alegada infracção assim como as circunstĂąncias atenuantes e agravantes. Dire la vĂ©ritĂ© est un impĂ©ratif biblique et pas simplement un choix humain. Dizer a verdade Ă© um imperativo bĂ­blico e nĂŁo apenas uma opção humana. Pour Maritain, la pure et simple confessio fidei aurait mieux aidĂ© la multitude des Ăąmes troublĂ©es, sans pour autant poser la profession de foi comme un pur acte d'autoritĂ© Si le Pape avait l'air de prescrire ou d'imposer sa profession de foi au nom de [...] son magistĂšre, ou [...] bien il devrait dire toute la vĂ©ritĂ©, et soulĂšverait des tempĂȘtes, ou bien il lui faudrait user de mĂ©nagements, et Ă©viter les points les plus dangereusement menacĂ©s, ce qui serait pire que tout». Segundo Maritain, a pura e simples confessio fidei ajudaria mais a multidĂŁo das almas atribuladas, sem ser preciso apresentar a profissĂŁo de fĂ© como mero ato de autoridade "Se o Papa assumisse o ar de quem prescreve ou impĂ”e sua [...] profissĂŁo de fĂ© em nome [...] de seu magistĂ©rio, teria de dizer toda a verdade, despertando tempestades, ou ser cauteloso, evitando tratar os pontos mais perigosamente ameaçados, e essa seria a pior de todas as hipĂłteses". Ce qu'elle a accompli pour moi est Car vous aurez toujours des pauvres avec vous, et toutes les fois que vous le voudrez, vous pourrez leur faire du [...] bien ; mais moi, [...] vous ne m'aurez pas toujours avec Elle a fait ce qu'elle a pu elle a d'avance mis du parfum sur mon corps afin de le prĂ©parer pour le Je vous le dĂ©clare, c'est la vĂ©ritĂ© partout oĂč l'on annoncera la Bonne Nouvelle, dans [...]le monde entier, on [...]racontera ce que cette femme a fait et l'on se souviendra d'elle. Mas a mim Ă© que [...] nĂŁo me poderĂŁo ter Ela fez o que pĂŽde, perfumou jĂĄ o meu corpo para a E garanto-vos que em qualquer parte do mundo, onde for pregada a boa nova, serĂĄ contado o que esta mulher acaba de fazer e assim ela serĂĄ recordada. Il a ainsi plu aussi [aux Ă©vĂȘques d'Ă©tablir] que soit [...] excommuniĂ© quiconque estime [...] que les paroles de l'apĂŽtre Jean Si nous disons "Nous n'avons pas de pĂ©chĂ©", nous nous abusons, la vĂ©ritĂ© n'est pas en nous» [1Jn 1, 8 doivent ĂȘtre entendues [...]dans le sens qu'il faut [...]dire que l'on a pĂ©chĂ© par humilitĂ© et non parce qu'il en est rĂ©ellement ainsi. Assim tambĂ©m aprouve [aos bispos estabelecer] [...] que quem quer que [...] considere que o que disse o apĂłstolo SĂŁo JoĂŁo "Se dissermos que nĂŁo temos pecado, enganamos a nĂłs mesmos e a verdade nĂŁo estĂĄ em nĂłs" [1Jo 1, 8] deva ser entendido [...]no sentido de que por [...]humildade Ă© preciso que digamos termos pecados, mas nĂŁo porque na realidade os tenhamos, seja excomungado. Je vous demanderais [...] cependant de me dire si mon interprĂ©tation est la bonne, Ă  savoir que la France, en tant que pays assurant la prĂ©sidence de l'Union, ne compte prendre aucune nouvelle mesure en vue de l'adoption de la taxe Tobin, ou bien si le problĂšme n'est pas tant celui de la volontĂ© politique, mais tout simplement du [...]fait que vous, du cĂŽtĂ© [...]gauche de la salle, en ĂȘtes aussi arrivĂ©s Ă  la conclusion que c'Ă©tait impossible. Em todo o [...] caso, perguntar-lhe-ia se a minha interpretação Ă© correcta quando considero que a França, na qualidade de paĂ­s da PresidĂȘncia, nĂŁo tenciona propor nenhumas medidas novas para introduzir o imposto Tobin, ou se devo entender que o que estĂĄ em causa nĂŁo Ă© tanto a vontade polĂ­tica mas apenas o facto de os senhores [...]deputados da ala esquerda [...]desta sala terem chegado Ă  conclusĂŁo de que isso Ă© impossĂ­vel.
Ilsera plus plaisant de s’entendre dire : " c’est une bonne idĂ©e" que "c’est une merde " ou " tu vas te planter mais il est bon d’essayer" ou encore " pourquoi tu ne retournes pas dans la banque ?". La responsabilitĂ© est du cotĂ© de celui qui est demandeur. Celui qui est interrogĂ© a toute libertĂ©. Il peut rĂ©pondre intelligemment

Submitted on August 06, 2019 DĂ©finitions supplĂ©mentaires pour 'toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire' toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  direIl vaut mieux parfois cacher la vĂ©ritĂ©, mentir par omission. Les voir tous » Traduction Trouver une traduction pour le toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire phrase dans d'autres langues SĂ©lectionnez une autre langue - Select - çź€äœ“äž­æ–‡ Chinese - Simplified çčé«”äž­æ–‡ Chinese - Traditional Español Spanish Esperanto Esperanto æ—„æœŹèȘž Japanese PortuguĂȘs Portuguese Deutsch German Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ© Arabic Français French РуссĐșĐžĐč Russian àȕàČšàłàČšàČĄ Kannada 한ꔭ얎 Korean ŚąŚ‘ŚšŚ™ŚȘ Hebrew Gaeilge Irish ĐŁĐșŃ€Đ°Ń—ĐœŃŃŒĐșа Ukrainian Ű§Ű±ŰŻÙˆ Urdu Magyar Hungarian à€źà€Ÿà€šà€• à€čà€żà€šà„à€Šà„€ Hindi Indonesia Indonesian Italiano Italian àź€àźźàźżàźŽàŻ Tamil TĂŒrkçe Turkish ఀెà°Čుగు Telugu àž àžČàž©àžČàč„àž—àžą Thai Tiáșżng Việt Vietnamese ČeĆĄtina Czech Polski Polish Bahasa Indonesia Indonesian RomĂąnește Romanian Nederlands Dutch ΕλληΜÎčÎșÎŹ Greek Latinum Latin Svenska Swedish Dansk Danish Suomi Finnish ÙŰ§Ű±ŰłÛŒ Persian Ś™Ś™ÖŽŚ“Ś™Ś© Yiddish Ő°ŐĄŐ”Ő„Ö€Ő„Ő¶ Armenian Norsk Norwegian English English Phrases voisines Quelques autres phrases de notre dictionnaire similaires Ă  toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire Citation Utilisez la citation ci-dessous pour ajouter toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire Ă  votre bibliographie Nous avons besoin de vous! Aidez-nous Ă  crĂ©er la plus grande collection de phrases modifiĂ©es par l'homme sur le web! Quiz Are you a phrases master? » There's no place like _______. A. home B. a friend's house C. the pool D. the bar Browse

ToutevĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire Spread the love. Le mensonge et la dissimulation ont leurs vertus. En effet, il est prĂ©fĂ©rable de taire certaines vĂ©ritĂ©s susceptibles de blesser son interlocuteur ou son public. Certaines vĂ©ritĂ©s qui dĂ©rangent et qui font peur sont souvent relĂ©guĂ©es Ă  la thĂ©orie du complot et pour s’en dĂ©fendre, la plupart des gens prĂ©fĂšrent

Manytranslated example sentences containing "toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire" – English-French dictionary and search engine for English translations.

Jevous en prie, allez raconter toute la vĂ©ritĂ© Ă  Duncan Rubin. Il se terre dans les ruines de son village. Dites-lui de revenir parmi nous, que tout le monde ici souhaite son retour. QuĂȘte en cours---QuĂȘte complĂ©tĂ©e. Je Je n'arrive pas Ă  y croire. Ce Mula Nail est vraiment un ĂȘtre abominable. Mais mĂȘme si vous dites vrai, je ne AIRT.
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